J'en ai parlé dans l'article sur Kill la Kill, mais pendant très longtemps j'avais du mal à supporter les mangas. Ca m'énervait au possible, et en dehors des séries que je suivais régulièrement (qui m'énerve aussi par moment, je pense à Bleach et Naruto), je refusais presque d'entendre parler de nouveau.
Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur Seven Deadly Sins. Très certainement sur 4chan. En tout cas, j'ai très vite été charmé. Ca parlait de mon genre favori, le médiéval fantastique, plus particulièrement de la mythologie celte et de la matière arthurienne.
Bien que je la connaisse assez mal (surtout quand on a des noms genre Cúchulainn), j'ai toujours apprécié la culture celte qui me paraissait être à mi-chemin entre Rome et les germains, mais aussi empreinte d'une mystique, d'une féerie plus marquée.
Cela fait maintenant 10 ans que les Seven Deadly Sins ont été dissous et que plus personne n'a entendu parler d'eux. Il s'agissait d'un groupe de combattants composé des 7 individus les plus dangereux du royaume de Liones. Cependant, ils furent accusés d'avoir tué le chef de l'ordre des Chevaliers Sacrés, et furent contraints de tomber dans la clandestinité.
Cependant, depuis quelques années, les Chevaliers Sacrés deviennent de plus en plus despotiques, et pour tenter de rétablir l'autorité du roi, la princesse Elizabeth souhaite reformer le groupe. Au cours de ces tribulations, elle tombera sur un bar, dont le tavanier est un jeune homme du nom de Meliodas. Après quelques rapides péripéties, elle apprendra que Meliodas n'est ni plus ni moins que Meliodas le Dragon de la Colère, l'ancien capitaine des Sevens Deadly Sins. Ensemble et accompagné de Hawk, un cochon qui parle, ils vont chercher à reformer le groupe afin de remettre les Chevaliers Sacrés à leur place, mais aussi lutter contre la menace qui se prépare dans l'ombre.
J'aime beaucoup les dessins de Seven Deadly Sins. Il y a un mélange "réaliste", cartoonesque que j'apprécie et qui rend les personnages bishonen ou kawaii supportables voire agréables à regarder. L'action est très bien rendue, je m'y attarderais dessus un peu plus tard.
Comme d'habitude, le monde est quelque chose d'assez important pour moi. C'est d'abord ce qui m'a vendu le manga, une espèce de mélange entre la mythologie celte et la matière de Bretagne (qui ne sont pas les mêmes choses). Ainsi des druides, des démons utilisant des geis côtoient des personnages dont les noms sont inspirés des légendes arthuriennes. Un autre point que j'apprécie est l'utilisation de différents peuples, que l'on nomme ici les clans. Au départ, il existe quatre clans, le clan des Hommes, celui des Géants (bon sang, man, Matrona), celui des Fées, et celui des Déesses, qui a disparu. Par la suite seront introduit le clan des Démons (qui avait été scellé 3000 ans auparavant par les Déesses) et leurs vassaux, les Vampires. Ce n'est pas très élaboré, mais c'est présent et j'aime ça.
Concernant les personnages, le groupe des Seven Deadly Sins me fait beaucoup pensé à l'équipage du Chapeau de Paille. A savoir, un groupe très hétéroclite (personne n'appartient au même clan, à part Ban et Escanor, mais c'est discutable) composé de marginaux et de criminels (même si pour l'instant ils ont été accusés de crimes qu'ils n'ont pas commis), qui en dépit d'une réputation terrifiante sont plutôt amicaux. Des 7, mon favori a rapidement été Escanor (même si j'avoue que fem!Ban me met particulièrement mal à l'aise). Certes il y a son pouvoir, mais le personnage est très vite attachant, la nuit il est très touchant, alors que le jour, il est juste jouissif! Avec pour constante son amour pour Merlin. De plus, l'auteur a pris soin de jouer avec les Péchés de tel sorte qu'ils ne correspondent à ce que l'on pourrait attendre. Ainsi, Meliodas, qui porte le Péché de la Colère, n'est pas une brute assoifée de bataille, mais un guerrier rongé par ses remords qui est effrayé de sa propre force.
On le voit, l'écriture est plutôt bien dosé. A savoir, un savant mélange d'humour, et de tristesse, sans tomber dans le pathos, mais aussi de terreur. Le dessin accompagne bien ces émotions. Quand c'est léger, le trait est également léger, et quand c'est pesant, le trait devient beaucoup plus lourd. Je rentre pas dans le détail parce que je veux pas spoilé, mais j'ai de nombreuses scènes en tête, dont à peu près tout ce qui touche au passé des Sins.
Enfin, un point qui est plutôt rafraîchissant dans le genre est de voir que les personnages sont déjà extrêmement puissants. L'action devient épique très vite (des forêts rasées en un coup, des lances lancées à plusieurs kilomètres, etc.), on est pas dans un système classique où le héros est faible, mais avec un potentiel, et doit affronter ses adversaires selon l'algorithme du mal. Dans la première partie du manga, les héros sont assez rarement en réelle difficulté. Ce sont des légendes vivantes et ont les capacités qui vont avec. Autre point positif est que la force brute ne fait pas tout, et chaque personnage possède des capacités spéciales qu'il peut utiliser pour retourner une situation à son avantage. Par exemple, King, n'a presque aucune capacité physique, mais équipé de sa lance, il devient un ennemi effrayant capable de tenir en respect une armée entière. J'avais peur quand j'ai vu que les niveaux de puissance ont été introduits, en dépit du fait qu'ils ont été plutôt bien expliqué dans ce qu'ils signifient et leurs limites. J'avais peur que ça tourne en mesurage de pénis pour déterminer qui est le plus fort (et j'ai toujours peur à ce sujet), mais pour le moment, c'est plutôt léger.
Au final, autant Kill la Kill m'a réconcilié avec l'animation japonaise, Seven Deadly Sins m'a réconcilié avec le manga.
Plus particulièrement, le titre me fais pas mal penser à One Piece, mais à une échelle plus petite. Dans le sens on l'on suit les aventures d'un groupe de marginaux dans un monde de bataille épique où des montagnes peuvent être détruites en un coup. Cependant, là où l'un des thèmes principaux de One Piece est l'ambition (le haki des roi, la volonté du D., les rêves), le thème principal de Seven Deadly Sins est très certainement la rédemption.