En 2014, j'ai fais l'acquisition de Child of Light. A vrai dire, ce jeu m'attirait car il s'agissait d'un petit RPG indépendant qui se déroule dans un cadre féerique avec pour thème la Lune et le Soleil.
Il m'a fallu un bon moment pour le boucler, à cause d'une certaine lenteur dans la jouabilité. Sans doute du à mon PC de course.
Aurora est la jeune fille d'un duc en Autriche à la fin du XIXème siècle. Un jour, elle se réveille dans un lieu étrange, onirique. Très vite, elle fait la rencontre d'une luciole Igniculus, qui lui explique qu'elle doit rendre visite à la Dame de la Forêt.
Cette dernière lui explique que le monde dans lequel elle se trouve n'est pas un rêve, un royaume bien réel, Lemuria. Autrefois dirigé par la Reine de Lumière, celle-ci a disparu mystérieusement, et dans le vide, Umbra et ses filles se sont emparées du pouvoir en installant les ténèbres.
Le seul moyen pour Aurora de rentrer chez elle est de passer par le trône de l'usurpatrice Umbra, mais pour se faire, il faudra qu'elle retrouve le soleil, la lune et les étoiles qu'Umbra et ses filles ont dissimulés.
Scénario : Au départ, ce qui m'avait intéressé dans ce jeu était son côté un peu frais et léger. J'en avais un peu marre de la pesanteur des jeux vidéos auxquels j'ai joué ces derniers mois. Mais nope! En dépite de son apparente ingénuité, il est plutôt grave. La mort est un sujet presque omniprésent (de mémoire, le seul jeu vidéo où la mort est plus présente est Majora's Mask). De façon générale, j'ai l'impression que le thème central était le départ, comment gérer un départ vers une destination inconnue, laisser derrière soi ses proches, etc. Tant et si bien que je trouve que l'on est à la limite du pathos. Je m'attendais à quelque chose de plus joyeux. Que finalement, je ne trouverais qu'en jouant à Undertale.
La trame principale en elle-même est très classique (je pense à Alice au Pays des Merveilles ou au Magicien d'Oz), et reprend ainsi pas mal de codes du conte de fée (on pense alors à Cendrillon, la Belle au Bois dormant ou encore Blanche-Neige), et dans une moindre mesure du magical girl (je pense à Gigi). Néanmoins, le jeu aime bien jouer avec les dits codes, et certaines situations ne sont pas ce qu'elle semblent être.
On a un RPG assez classique dans la forme, avec un groupe de personnage plutôt convenus. Et l'essentiel du développement se concentre sur Aurora qui passe d'une petite fille apeurée qui veut rentrer chez elle, à une jeune fille déterminée à sauver le royaume de Lémuria. Je n'irais pas jusqu'à dire que les autres personnages sont plats, mais, pour quelques uns, ils sont facilement oubliables.
Enfin, les personnages parlent en rimes, et parfois ça peut être agaçant.
Ambiance : D'un point de vue graphique, on a vraiment l'impression d'être dans un livre de conte pour enfant, peint à l'aquarelle. Ce sentiment est d'autant plus renforcé par le scrolling horizontal du jeu qui fait penser à un livre d'images. Néanmoins, je suis nettement moins fan du character design de certains personnages qui ont l'air d'être dans une PLS monstrueuse. Non franchement, j'avais envie de leur coller une paire de baffe ou de les envoyer en pâture au boss, et en général j'essaye de sauver tout le monde.
De plus, je pensais pas qu'un jeu aussi simple pouvait être aussi gourmand en ressource. Je devais en général à 30 fps faisant que le jeu était leeeeent pour moi. Un peu trop.
Niveau musique, on reste dans l'ambiance onirique avec des mélodies en général douce, mais toujours bercées d'une forme de mélancolie. Cependant, au titre des musiques que j'ai apprécié, il y a celles des boss, et celle des combats dans le deuxième acte.
Jouabilité : On distingue deux phases, une phase d'exploration, assez similaire à ce que l'on peut trouver dans un jeu de plate-forme. On avance dans le monde, et l'on résout quelques énigmes. Rien de très transcendant jusqu'à ce que l'on puisse voler (c'est-à-dire très vite), non pas que ça change terriblement le jeu, mais c'est plus agréable. En revanche, j'ai trouvé les énigmes plutôt sympa. En effet, elles s'appuient sur la lumière d'Igniculus projette sur des surface afin de créer un contraste d'ombre et de lumière. Igniculus peut également intervenir en amont des combats pour éblouir les ennemis et les prendre par surprise.
En combat, on reste du classique, avec du tour par tour entre les différents personnages. Petit plus, tout le monde partage la même barre d'action qui se charge à différentes vitesses, et se divise en deux partie, la plus importante est l'attente, et la seconde est l'exécution. Chaque partie au combat progresse plus ou moins rapidement sur cette barre, et peut voir sa vitesse changer quand on arrive sur la barre d'exécution. L'action en elle-même n'est accomplie que lorsque le curseur arrive au bout de la barre. Et c'est là que ça devient intéressant. Il est possible d'influencer les actions des parties, d'abord dans la phase d'attente, mais surtout dans la phase d'exécution en interrompant la progression de la barre, celle-ci retombe dans l'attente. Si cela peut arriver au joueur, il est toujours agréable de le voir arriver aux ennemis. Il n'est pas rare ainsi que j'enchaîne un ennemi (voire même un boss), en mode victime sans lui laisser la possibilité d'attaquer. Néanmoins, au fil de la progression, on rencontrera de plus en plus d'ennemis capable de contrer une interruption, et on peut alors se demander s'il est sage d’interrompre tel ou tel ennemi plutôt que de le laisser faire son tour.
Autre point, les combats se font par deux du côté du joueur. Ca m'a fait bizarre car je suis habitué à des groupes de 4 personnages en moyenne, et pour tout dire, on a parfois le sentiment que certains personnages sont un peu inutile ou redondants. De fait, même si c'est assez facile, je n'ai pas cherché à switcher mes personnages pour faire des trucs. Ce qui rajoute au manque d'intérêt des personnages. Je ne les utilise pas, je ne les vois que très peu, et n'attache pas à eux.
Durée de vie : J'ai trouvé la durée de vie assez paradoxale. D'une part, même s'il comporte une dizaine de chapitres, le jeu est assez court. Mais dans le même temps, je l'ai trouvé très lent dans son rythme.
Finalement, Child of Light est un petit jeu sympatoche. Même si on peut lui reprocher une irrégularité dans le rythme, il n'en demeure pas moins très beau.
De plus, il joue sur un double registre de l'enfance (dans son style et sa jouabilité), et de l'adulte (les thèmes abordés) qui est assez intéressant. Mais je trouve qu'il ne va pas assez loin dans la subversion des codes du conte.