Les Gardiens de la Galaxie

Le train médiatique de Marvel ne peut plus s'arrêter! Surfant sur le succès d'Avengers, Marvel nous propose un opus un peu rafraîchissant, les Gardiens de la Galaxie.

Les Gardiens de la Galaxie sont une équipe assez obscure. Avec une première incarnation dans les années 70, mais une partie des initiés (dont moi) la connaissent avec le reboot au cours de la seconde partie des années 2000, avec le Magnum Opus de space opéra (Annihilation, War of Kings, et Thanos Imperative). D'ailleurs je tiens à souligner que je suis plutôt un fan des Annihilators.

Depuis quelques années, on voyait de plus en plus les Gardiens, d'abord Rocket dans Marvel vs Capcom, puis une apparition dans les dessins animés. Ça sentait quelque chose! Et quelques temps plus tard, on annonce un film les Gardiens de la la Galaxie! L'équipe comporterait Star-Lord, un charmant voleur et le seul humain, Gamora, une assassine et la fille de Thanos, Drax le Destructeur, un maniaque qui a perdu sa famille, mais aussi Rocket Racoon, un chasseur de prime facile de la gachette qui s'avère être un raton laveur parlant, et Groot. Surprise partielle, mais surprise quand même.

Comment une équipe presque tertiaire pourrait fonctionner au cinéma? Un raton laveur qui parle, un arbre qui se déplace, est-ce que ça ne risque pas d'être trop high concept? Serait-ce le premier échec de Marvel?

Le film débute des années après l’enlèvement de Peter Quill par des extraterrestres, on le retrouve sur une planète en train de chercher à s'emparer d'un petit objet. Cependant, d'autres veulent mettre la main dessus, en particulier Ronan, un fanatique Kree qui veut poursuivre la guerre contre Xandar.

Rapidement, il comprendra que l'objet est d'avantage qu'un petit gadget, et qu'il faut éviter que l'objet ne tombe dans de très mauvaises mains (surtout si elles tendent vers des couleurs froides genre bleu-violent). Au fil de ses péripérities, il devra nouer une alliance de fortune qui évoluera en vraie camaderie avec Gamora, une assassine en quête de repentir, Rocket et Groot, un duo de chasseurs de prime et Drax le Destructeur, un berserker de l'espace.

GdlG ayant un caractère "expérimental" dans une certaine mesure, j'ai envie de tenter une expérience. Je tâcher de découper mon avis.

Production : Le nom production est un grand fourre-tout. Je ne m'y connais pas en cinéma, donc je ne vais pas rentrer et décomposer chaque éléments (réalisation, photographie, bandes sonores) et je vais parler de l'ensemble de façon générale.

On quitte l'univers du superhéros (même si je trouve que c'est un genre plutôt mal défini, mais ce n'est pas le problème ici) pour entrer dans une espèce de space opera, avec des vaisseaux, des stations spatiales et des cantinas. C'est plutôt bien foutu, et mention spéciale à Knowhere. Un point noir cependant : presque tous les extraterrestres étaient humanoïde! Il n'y avait pas de créatures non humanoïdes!

La musique est assez en décalage avec le reste du film, pour la raison qu'on connait. Ca fait un truc assez sympa, ça change des balades ou des morceaux épiques que l'on peut entendre dans d'autres films.

Ecriture : Ici il s'agit du scénario, tant dans la forme que dans le fond (on peut raconter des choses intéressantes avec la finesse d'un rhinocéros).

Encore une fois, on prend quelques distances avec le reste de l'univers cinématographique. En effet, on a que quelques références aux autres films (le Collectionneur et Thanos), mais l'aventure se déroule dans son propre coin.

Autrement, le scénario n'est pas une sorte de trip acide. Il est plutôt classique, une équipe se forme face à une menace commune. Comme une espèce de sous-Avengers de l'espace. Cependant, contrairement aux Avengers, leur transformation en équipe est plus marquée. Sans doute parce qu'on appuie vraiment sur le côté, "ensemble on peut tout faire." On aurait presque dit un super sentai. Sans les combinaisons et les chorégraphies (je me demande à quoi va ressembler Power Rangers).

Personnages : Dans cette partie, je parle plus des acteurs et/ou du doublage, mais aussi des personnages.

Outre l'aventure, une bonne partie du film se joue sur l'évolution des différents protagonistes. Star-Lord qui passe d'un voleur à chef d'équipe, Drax qui laisse tomber son désir de vengeance quand il réalise que ça ne le mènera qu'à la tombe (mention spéciale à Batista qui est bon dans le rôle) et Rocket qui s'ouvre aux autre et devient plus sympathique. Gamora est en retrait car son évolution a eu lieu avant le film, même si elle aussi se réchauffe au contact des autres. Quant à Groot, il est le seul à être vraiment gentil.

Un point faible des films Marvel est leur absence de méchant mémorable (en dehors de Loki), est-ce le cas ici? Oui. Ronan est un méchant presque aussi générique que Malékith. Ce n'est pas vraiment une critique (on peut avoir des méchants qui sont juste méchants, mais on aimerait se souvenir d'eux), mais comme on dit, un bon héros n'est rien sans un bon vilain. J'ai vraiment cru qu'il allait se dérider à la fin du film, mais non.

Au final, les Gardiens de la Galaxie était un bon Marvel (un bon film, je sais pas nécessairement). Tant et si bien que j'en suis à me demander est-ce qu'il était aussi "expérimental" qu'on veut bien nous faire croire (ou que j'ai cru). En effet, je me suis trouvé face à un film hommage de la SF pulp (genre Flash Gordon).

Est-ce le Star Wars de notre génération? Non, je ne pense pas. Peut-être parce que je suis né longtemps après, je perçois SW comme définissant une partie du space opera avec un certain nombre d'archétypes (j'ai du mal à prendre les personnages de SW comme de vrais personnages et plus comme des "icônes." GdlG ne fait que reprendre une partie de ces archétypes et reprend sur les fondations (heh) qu'avait posé Star Wars.

Pour autant, j'ai hate de suivre les aventures de cette équipe, et de les voir croiser les blasters avec Thanos.