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25 décembre 2017 1 25 /12 /décembre /2017 18:02

Depuis quelques mois, j'ai une envie d’accroître ma culture cinématographique et d'aller au delà des films d'aventure (et plus rarement de genre) qu'il peut m'arriver de regarder. J'ai envie d step up mon game, j'ai envie dire. Mais ce sera véritablement sous l'influence de deux de mes collègues que j'ai décidé de mettre à d'autres types de film, notamment des films français que je méprisais doucement (soit des comédies pour la famille ou des drames pour trentenaire parisien).

La Promesse de l'aube se veut être le premier de ces films. J'ai vue les bandes-annonces et j'ai vu une certaine portée autobiographique. Je me suis dit "pourquoi pas?"

Adapté du roman du même nom de l'écrivain Romain Gary, la Promesse de l'aube raconte la vie de l'auteur, de sa jeunesse en Pologne à son arrivée en France, et sa carrière d'écrivain et de militaire pendant la Seconde Guerre Mondiale. 

On dit que derrière chaque grand homme se cache une femme, et dans le cas de Romain, c'est sa mère. Cette mère omniprésente qui l’inonda de son amour mais avait des attentes presque insurmontables pour son fils. 

Production : C'est également pour ça que je veux augmenter ma consommation de film. Je trouve que mes connaissances en cinématographie sont vraiment lacunaires et j'aimerais m'y connaître plus pour mieux comprendre certains procédés de production de façon générale (mise en scène, capture de l'image, jeu des couleurs et des lumières, musiques et environnement sonores). J'arrive à comprendre quelques notions en narration, mais en cinématographie, je connais pas grand-chose et je veux changer. 

A titre d'exemple, seul l'utilisation des couleurs et la gestion de l'image m'ont marquées. L'enfance en Pologne est en couleur terne allant sur le noir et blanc, la vie à Nice est en couleurs vives presque saturées et la période sur Paris et en Angleterre est lourde.

De plus, je me demande si la musique du film est complétement originale. En effet, à plusieurs moments, j'ai reconnu des accords de piano que j'ai cru entendre dans Her.

Ecriture : J'ai pas trouvé que la narration en soi cassait trois pattes à un canard. Je veux dire, c'est la vie d'un mec, donc on passe de l'enfance à l'age adulte. Mais en tapant ces lignes, je me demande si ce qui est important ce n'est pas tout ce qu'il a vécu, avec une vie très riche en expériences et en rencontres.

De plus l'oeuvre se déroulait dans un contexte précis d'entre deux guerres avec la montée de l'antisémitisme et je me demandais comment les personnages allaient en réchapper, s'ils le faisaient.

Cependant, je n'ai pas trop aimé le passage en Afrique, qui avait un côté "mighty whitey" (faute d'un meilleur mot). A savoir l'homme blanc qui parvient à sauver une femme noire. Mais très certainement je chipote. Cette scène sert d'abord à renforcer le lien qu'il a avec sa mère, et surtout il n'est pas acclamé comme un sauveur. Mais quand même, ça m'a fait tiquer. 

Personnages : L'oeuvre tourne clairement autour de 2 personnages, Romain et sa mère. Tous les autres personnages que l'on peut voir ne sont que des passants qui permettent de mettre en avant la relation entre les deux ou les faire ressortir.

Quand je regardais Romain, en particulier une fois adulte, je me demandais s'il ne fallait pas frôler la folie pour devenir un génie. C'est un homme qui, a peut-être 30 ans (ou un peu plus) a été écrivain et s'est retrouvé décoré pour ses faits d'armes (c'était tellement extraordinaire que j'ai du mal à croire si c'est réellement arrivé). Mais dans le même temps, est plutôt névrosé et assez asocial. Mais ça me faisait assez bizarre de voir Pierre Niney, que j'avais vu pour la première dans 20 ans d'écart, avec Virginie Efira (génial...) jouer le rôle de cet auteur adulte. Il n'est pas tellement plus vieux que moi, et le voir à l'age de 44 ans me faisait plus penser à Salvador Dali.

Si Romain est le protagoniste, le personnage principal, celui autour duquel tourne l'oeuvre n'est autre que sa mère. Une mère aimante mais très souvent parfois étouffante qui a tout sacrifié pour permettre à son fils de réussir. Le personnage n'en est pas vraiment un, mais s'apparente plus à une force de la nature qui n'aurait qu'un seul objectif, la réussite de son fils. On ignore véritablement ce qui l'a rendu comme ça. J'ai entendu parler des mères juives, mais pas à ce niveau là. Et très certainement une partie des névroses de Romain viennent de sa relation avec sa mère, ce qu'il implique lui-même quand il explique le titre de l'oeuvre. Charlotte Gainsbourg, magnifique (à part quand elle est vraiment vieille)! J'aurais aimé la voir dans Antechrist, mais à l'époque, j'avais pas les cojones.

En définitive, le film m'aura fait une piqûre de rappel concernant l'antisémitisme. Me faisant me demander avec quelle facilité les hommes ont tendance à nier l'humanité chez leur prochain.

Mais surtout, je dois également avouer que si le film m'intéressait c'est parce qu'il avait pour moi une portée presque autobiographique, ayant été élevé par ma mère qui a également consenti à des sacrifices pour que je puisse arriver là où j'en suis (même si je suis à des années-lumières de Romain Gary). Et par certains aspects, je me suis reconnu en Romain, avec ma relation avec ma mère. Avec ses hauts et ses bas pour ne pas rentrer dans le détail. Cependant, là où je cherche à devenir mon propre adulte et à trouver ma voie, Romain Gary lui est resté "un fils à maman" parvenant à remplir toutes les espérances de sa mère.

En tapant l'article, j'ai réfléchi à cette promesse de l'aube. Non pas que l'idée ne m'avait pas traverser l'esprit, mais elle ne s'y était pas attardée. Je me rends compte qu'il disait vrai.

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